La France, pays réputé pour sa passion pour le football, pourrait malheureusement se distinguer comme l’un des rares pays au monde à ne pas diffuser la Coupe du Monde Féminine. Ce constat amer soulève des questions et met en lumière ce qui est considéré comme le plus grand scandale du football féminin dans le pays.
D’excellents résultats
Les résultats remarquables en termes d’audience de la Coupe du Monde Féminine soulèvent une question intrigante : pourquoi un tel manque de diffuseurs malgré cet engouement ? Les chiffres témoignent explicitement de l’intérêt massif suscité par cette compétition en France.
Lors de l’élimination en quarts de finale de la Coupe du Monde Féminine 2019 face aux États-Unis, un record d’audience a été atteint avec 10,7 millions de téléspectateurs. Bien que cet écart de 10 millions par rapport à la finale de la Coupe du Monde masculine 2022, qui a attiré près de 25 millions de téléspectateurs, soit significatif, il est important de souligner que cette performance reste impressionnante. Ces chiffres démontrent de manière indéniable l’enthousiasme des fans de football français pour le football féminin et témoignent de l’intérêt grandissant du public pour cette discipline. Ils mettent en évidence l’existence d’une base de supporters solide et en constante expansion, qui mérite une visibilité adéquate lors de la diffusion des événements sportifs.
Absence de diffusion en 2023
En réponse à l’appel d’offres de la FIFA, plusieurs acteurs se sont portés candidats en France. Cependant, leurs propositions n’ont pas réussi à satisfaire l’instance dirigeante du football mondial, qui les juge « inacceptables ». Selon la FIFA, les diffuseurs auraient proposé des montants allant de 1 à 10 millions d’euros pour la Coupe du Monde féminine, alors qu’ils avaient offert environ 200 millions d’euros pour la Coupe du Monde masculine de 2022.
En réalité, ces offres relativement faibles s’expliquent principalement par le lieu de la compétition, qui se déroulera en Australie et en Nouvelle-Zélande. Le décalage horaire étant considérable, les matchs auront lieu essentiellement la nuit et le matin. Pour faciliter la diffusion en Europe, la FIFA a tout de même programmé les matchs en fin de matinée. Cependant, les audiences restent généralement moins élevées à cette période de la journée, même pour un match de football.
De plus, le début de la Coupe du Monde est prévu pour le 20 juillet, soit plus tard que les éditions précédentes qui commençaient le 7 juin. Cela correspond à une période où la plupart des personnes sont en vacances et ne consacreront pas leur matinée à regarder des matchs, ou bien travaillent. Les diffuseurs français ont également investi des sommes considérables cette année dans d’autres événements sportifs : TF1, France Télévisions et M6 pour la Coupe du Monde de Rugby, Canal+ qui détient toujours les droits de la Ligue 1 et qui va récupérer les droits de toutes les compétitions européennes, France Télévisions pour le Tour de France, etc.
À l’heure actuelle, aucun accord n’a donc été conclu entre la FIFA et les diffuseurs français. On peut tout de même envisager une diffusion sur la chaîne YouTube de la FIFA en France si aucun accord n’est trouvé, mais cela ne répondra pas aux besoins financiers de la FIFA. Il est de ce fait regrettable de constater l’absence de diffusion de la Coupe du Monde Féminine 2023 en France, ce qui prive les fans de football féminin d’une occasion importante de suivre et de soutenir les équipes nationales. Cette situation met également en lumière la nécessité d’une réflexion approfondie sur les enjeux de la diffusion des compétitions féminines et de la valorisation du football féminin dans le pays.