Il y a tout juste un an, nous soulignions que la France venait de vivre son année la plus chaude jamais enregistrée. Aujourd’hui, il est temps de dresser le bilan climatique de 2023, une année qui a également marqué les esprits et les thermomètres.
Bilan français très contrastée
Selon les données de MétéoFrance analysées par InfoClimat, les premiers mois de 2023, jusqu’en mai, ont été marqués par des températures significativement supérieures à la moyenne, avec un écart de 1°C. Toutefois, cette hausse reste inférieure à celle de 2022, qui avait atteint 1,3°C. En contraste avec l’année précédente, qui avait vu un épisode de froid inhabituel en avril, 2023 n’a pas connu de chute de neige tardive. À noter, la douceur de fin 2022 s’est prolongée jusqu’à la mi-janvier 2023.
L’été 2023 a poussé les températures encore plus loin. De mai à août, l’écart s’est élevé à 1,4°C au-dessus des moyennes, presque deux fois moins que les 2,7°C de 2022. Malgré cette modération, l’été 2023 (de juin à août) a été le quatrième plus chaud jamais enregistré en France, principalement dû à une fin août caniculaire affectant l’ensemble du territoire. Les jours du 21 au 24 août ont battu des records journaliers, avec une température record de 27,76°C le 24 août, dépassant le précédent record de 25,1°C.
Toujours dans l’ombre de 2022, le mois d’octobre a été le 2ème plus chaud jamais enregistré, suivi d’un mois de novembre supérieur aux moyennes, faisant de l’automne 2023, l’automne le plus chaud jamais enregistré.
Globalement, l’année 2023 s’est classée, juste derrière 2022, comme la deuxième année la plus chaude enregistrée depuis le début des relevés en 1930. Avec un total de 915 mm de précipitations accumulées jusqu’au 29 décembre, l’année a réussi à surmonter les défis hydrologiques, notamment grâce à des précipitations abondantes en fin d’année. Cette pluviométrie contrastait fortement avec le début d’année difficile, marqué par une sécheresse dès le mois de février. Ces précipitations ont résulté en un écart de 9% par rapport aux normales annuelles. Cependant, ce chiffre global masque des disparités régionales significatives. Par exemple, le département du Var a enregistré un déficit de 30% en précipitations annuelles, tandis que les Landes ont connu un excédent de 35%. Une carte détaillée, disponible ci-dessous, illustre les variations pluviométriques par département en France pour l’année 2023.
La planète en surchauffe dans le monde
Comme mentionné durant l’été, l’année 2023 a mis en lumière des problèmes majeurs liés au réchauffement climatique à l’échelle mondiale. Un exemple frappant fut à Buenos Aires, Argentine, où le 1er août – en plein hiver austral – les températures ont atteint les 30°C. Ce n’est qu’un des nombreux cas de températures extrêmes observées en juillet et août, accompagnées de précipitations abondantes qui ont provoqué de vastes incendies, notamment aux îles Canaries, en Grèce et au Canada.
Le mois de septembre a été enregistré comme le plus chaud au niveau mondial, un record également atteint en juillet. En octobre, les autorités canadiennes ont rapporté que 18 millions d’hectares de forêts avaient brûlé, une superficie équivalente à la somme des régions Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté et le Grand-Est.
Bien que le bilan climatique en France pour 2023 soit légèrement meilleur qu’en 2022, il n’en demeure pas moins la deuxième année la plus chaude depuis le début des relevés. Cette tendance confirme la poursuite du réchauffement climatique. À l’échelle planétaire, 2023 a été une année écologiquement catastrophique, démontrant que l’objectif de l’Accord de Paris de limiter le réchauffement à 1,5°C durant le XXIe siècle est loin d’être atteint. D’après Copernicus, le seuil critique des 1,5°C pourrait être franchi dès février 2034.