À la clôture d’une année déjà marquée par des températures exceptionnelles en France, nous avions souligné les préoccupations climatologiques de 2022. Aujourd’hui, l’été 2023 suscite une inquiétude encore plus grande à l’échelle planétaire.
Zoom sur l’été 2023 : des températures en hausse
L’été 2023 est entré dans les annales climatologiques comme l’été le plus chaud jamais enregistré à l’échelle mondiale. Selon les données du programme Copernicus, corroborées par l’Organisation météorologique mondiale (OMM), la température moyenne de juillet 2023 s’est élevée à 16,95°C. C’est une hausse notable de 0,33°C par rapport au précédent record de juillet 2019. Bien que l’hémisphère sud était en hiver pendant que le nord était en été, des températures frôlant les 40°C ont été relevées en certains endroits d’Argentine et du Chili. À Buenos Aires, le mercure a même dépassé les 30°C un 1er août.
Il est incontestable que cette année a été exceptionnellement chaude à l’échelle planétaire. Mais qu’en est-il pour la France ? En se basant sur les données des mois de juin, juillet et août, l’écart de température s’élevait à +1,8 °C par rapport à la normale saisonnière. Pour comparaison, cet écart était de +2,7°C en 2022. L’été 2023 en France s’est distingué par une première moitié relativement chaude sans véritable épisode caniculaire, grâce à des nuits qui n’ont pas été trop chaudes. Toutefois, la fin août a vu s’installer une canicule mémorable avec notamment quatre jours consécutifs de records de températures. Au final, l’été 2023 est le 4ème plus chaud jamais enregistré en France.
Conséquences
Les incendies ont gravement marqué l’année, avec des ravages d’une ampleur inédite à l’échelle planétaire. Si la Gironde avait été durement touchée en 2022, l’année 2023 a vu des régions du monde entier succomber aux flammes. En Europe, la Grèce a été particulièrement affectée : un incendie dévastateur a consumé 150 000 hectares et a coûté la vie à 26 personnes. La ville d’Alexandroupoli a été réduite de moitié par les flammes.
Cependant, cette tragédie semble presque modeste comparée à la catastrophe canadienne : au 24 août, plus de 15,3 millions d’hectares étaient déjà partis en fumée, une superficie équivalente à trois fois la région Bourgogne-Franche-Comté. Ces feux, répartis à travers le Canada, n’avaient pas encore trouvé leur fin et pourraient continuer de sévir jusqu’à l’été prochain. Aux îles Canaries, Tenerife n’a pas été épargnée : 7% de l’île, soit 15 000 hectares, ont été ravagés. La situation sur cette île a rendu les opérations d’évacuation et d’intervention particulièrement complexes et périlleuses.
Le bilan de l’été 2023 est alarmant. Les conséquences tragiques des incendies nous rappellent avec acuité les dangers du changement climatique. Ils sont le sombre présage d’événements encore plus dévastateurs à l’avenir si rien n’est fait pour inverser la tendance.