Ce mardi 7 mars, les syndicats ont organisé la cinquième journée de manifestation contre la réforme des retraites proposée par le gouvernement. Ils avaient pour ambition de faire de cette journée une « journée historique » et de « mettre la France à l’arrêt ».
Journée en France
La bataille des chiffres continue entre la police et la CGT à l’occasion de la nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites, organisée ce mardi. Les manifestations ont attiré 1 280 000 personnes à travers la France, tandis que l’intersyndicale a revendiqué un chiffre trois fois supérieur, avec 3 500 000 manifestants.
La SNCF a signalé un trafic très perturbé, avec seulement un TGV sur cinq en circulation, et entre un train sur trois (Ligne A) et un train sur dix (Ligne E) pour les RER selon les lignes. La RATP a également annoncé des perturbations importantes, avec un trafic normal à 1 métro sur 4. Quant au trafic aérien, il est également très affecté, avec seulement 20% à 30% des vols habituels.
Selon l’Agence France-Presse, le taux de grévistes est élevé à la SNCF et chez les enseignants, bien que moins important que lors de la première journée de mobilisation du 19 janvier.
De nombreuses manifestations étaient prévues dans les moyennes et grandes villes de France, notamment à Tours et Mâcon, où nous avons eu l’occasion d’observer la mobilisation.
Retour sur les manifestations à Paris et Lyon
Des établissements scolaires lyonnais ont été bloqués ce matin par des barricades et des poubelles, empêchant ainsi l’entrée des élèves. Les lycéens ont scandé des slogans tels que « Lycéen-nes mobilisé-es » et « Non à la réforme des retraites ». La manifestation, initialement prévue pour commencer à 11 heures, a finalement débuté à 11h40. La police a dénombré 25 000 manifestants, tandis que les syndicats en ont recensé 50 000.
Selon BFM Lyon, sept manifestants ont été blessés et 35 policiers ont subi des blessures légères au cours de la manifestation. Les forces de l’ordre ont été alertées de la présence d’un groupe à l’origine de dégradations importantes sur la voie publique, ce groupe étant qualifié de « violent » et se trouvant en tête du cortège.
À Paris, la manifestation a rassemblé 81 000 manifestants selon la police et 700 000 selon la CGT. La manifestation a parcouru les rues de la capitale. Les syndicats indiquent que 120 écoles ont été fermées et que 60 % du corps enseignant était en grève.
Retour sur la manifestation de Tours
Ce mardi, les syndicats d’Indre-et-Loire se sont rassemblés à Tours pour protester contre la réforme des retraites. Pour cette occasion, le rendez-vous était donné place Anatole-France, au lieu de la place de la Liberté.
À 10 heures, un cortège dense de salariés du public et du privé, accompagné d’étudiants et de lycéens, a lancé son parcours pour relier le pont Wilson au pont Napoléon sans interruption. Les forces de l’ordre ont comptabilisé 11 500 manifestants, tandis que les syndicats ont revendiqué plus de 15 000 participants.
Des étudiants ont brièvement bloqué l’accès à l’université des Tanneurs, tandis que des lycéens ont tenté de bloquer l’accès au lycée Paul-Louis Courier avec des poubelles. En effet, l’Education nationale a également participé à la mobilisation, avec un taux de 28,83 % de grévistes dans l’académie, toutes professions confondues, selon les données du rectorat.
Retour sur la manifestation de Mâcon
À Mâcon, une manifestation a débuté à 14h30 sur la Place des Cordeliers. Selon la police, 3 300 manifestants étaient présents, tandis que l’intersyndicale a annoncé un chiffre de 6 500. Le cortège, mené par la CGT, a fait route vers le centre-ville en passant devant le lieu de travail du député Benjamin Dirx. La police était présente pour bloquer l’entrée des manifestants.
Les lycéens ont ensuite pris la tête du cortège jusqu’à la préfecture de Saône-et-Loire, où ils ont allumé des fumigènes dans la cour et lancé des pétards dans la rue. Les anarchistes ont ensuite pris le relais du début de la manifestation, une première pour eux selon le journaliste Michel Simon Pelletier.
Les groupes anarchistes/lycéens et l’intersyndicale ont pris des directions différentes, ce qui a contraint la police à modifier son plan avant que les groupes ne se rejoignent. La CGT a repris la tête de la manifestation. Après avoir défilé devant le siège de la mairie, le cortège s’est achevé paisiblement sur l’esplanade Lamartine.
La journée a été caractérisée par de nombreux fumigènes et des pétards, qui ont été peu vus au cours des deux derniers mois de mobilisation.