Le gouvernement a annoncé le 10 janvier 2023 son projet de réforme des retraites, qui prévoit de faire passer l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans. Cette proposition est depuis l’objet de nombreux débats et discussions.
Les enjeux du projet
Le gouvernement envisage de modifier le système de retraite existant pour des raisons financières. Avec le vieillissement de la population, le nombre de retraités dépasse le nombre de personnes actives, ce qui crée un déséquilibre. Les travailleurs ont de plus en difficulté à payer les retraites de leurs aînés, ce qui ne fait qu’augmenter le déficit du système. L’extension de l’âge légal de départ à la retraite est envisagée comme une solution pour réduire le déficit du système de retraite. Cette mesure est cependant controversée et suscite des opinions divergentes tant au sein du Parlement qu’auprès de la population. Ces derniers mois, les manifestations se multiplient contre la réforme. De plus, la réforme se heurte également à des difficultés au niveau politique.
L’action du parlement
La réforme des retraites a été l’objet de débats houleux à l’Assemblée nationale, qui ont pris fin le 17 février. Après une longue soirée de discussions, seuls deux des vingt articles du projet de loi ont été votés par les députés. L’article premier, relatif à la suppression de certains régimes spéciaux, a été adopté, tandis que l’article deux, concernant l’Index Senior, a été rejeté. En dépit du dépôt et du retrait de 20 000 amendements, dix-huit articles n’ont toujours pas été examinés ni discutés.
Les députés disposaient d’un délai de 20 jours pour effectuer la première lecture, mais ce délai a été dépassé. Le texte va donc être transmis au Sénat le 28 février, qui le débattra à partir du 2 mars. Les sénateurs auront jusqu’au 12 mars pour voter le texte de la réforme. Si le texte est adopté ou non, il sera soumis à une commission mixte paritaire chargée de trouver un compromis. Ensuite, il sera présenté devant les deux chambres pour un vote définitif.
Le processus parlementaire prendra fin le 26 mars, quel que soit le résultat. Si la réforme n’est pas adoptée à cette date, le gouvernement aura deux possibilités : la mettre en œuvre par ordonnances ou utiliser l’article 49.3 de la Constitution pour passer outre le vote du Parlement.
Une détermination sans faille du côté des manifestants
Les manifestations contre la réforme des retraites se poursuivent dans les rues, avec une nouvelle journée de grèves et de manifestations prévue pour le 7 mars 2023. Ce sera la cinquième journée de mobilisation nationale contre la réforme, les syndicats promettent de faire de cette date « la plus importante journée de grèves et de manifestations depuis le début du mouvement ». Les syndicats, quant à eux, continuent de dénoncer la réforme et appellent à une mobilisation forte pour faire entendre leurs revendications.